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21 juillet
Notre chère amie, merveilleuse Reem chante avec les Palestiniens rassemblés le 15 mars à Ramallah. Date importante !!! :

Je me souviens, à Alessandria, en Italie… Reem est venue avec un groupe de ses étudiants, invites par l Ministère de la culture italien. Ils y préparaient une pièce, tous mélangés, les Palestiniens et les Italiens. Je me souviens…

Heureuse, j’ai découvert plus tard quelques-uns de ces stagiaires, devenus acteurs dans Hamlet très palestinien, mis en scène par Kamal Al Basha, heureux époux de Reem dans la vie non-professionnelle.
Ici, les scènes des répétitions en Italie et les passages de Hamlet palestinien :


12 juillet
Imaginez-vous que Londres soit occupée par Israël
Predstavljajte si, da bi London okupirale izraelske sile 
Imagine if London was occupied by Israel



 19 juin
 Je ne suis pas la seule à être attachée à cette petite pleine de sagesse, aux boucles d’oreilles de fleurs de fuchsias. Voyez ? 
Nisem edina, ki se je navezala na tole modro deklico z uhani iz fuksijinih cvetov. Vidite ?
I am not the only one to be attached to this little girl so wise, with earrings of fuchsia flowers. See?



12 juin
Voici deux sites avec la même prononciation - Tule sta dva kraja z isto izgovorjavo.
Parking bien ordonné - Dobro urejeno parkirišče
Mirador avec les images de Yasser Arafat et Marouan Berghouti – Mirador s slikama Yaserja Arafata in Marouana Barghutija

 L’un se trouve en Slovénie et invite les consommateurs dans de très grands centres d’emplettes. Ses panneaux publicitaires ornent la campagne slovène.
L’autre se trouve en Palestine et signifie le très malfamé passage près de Jérusalem, entre Palestine et Israël. Kalandia est un village palestinien où se trouve un des camps des réfugiés palestiniens, avec des conditions de vie déplorables. Son nom évoque le traumatisme des Palestiniens.
Je ne connais pas l’étymologie des deux mots.

 Eden je v Sloveniji in vabi potrošnike v velike nakupovalne centre. Njegovi reklamni panoji krasijo slovensko pokrajino.
Drugi je v Palestini in pomeni zloglasni prehod blizu Jeruzalema, med Palestino in Izraelom. Kalandia je palestinska vas, kjer se nahaja taborišče palestinskih beguncev, kjer so življenjski pogoji skrajno bedni. Njegovo ime vzbuja travme mes palestinskim prebivalstvom.
Ne poznam etimologije obeh besed.
L’entrée du centre commercial – Vhod v potrošniški center
Passage du check-point – Prehod preko check-pointa
Promesses au consommateur – Obljube potrošniku
Traumatisme du passager – Travma potnika
Contrôle assuré ! – Zagotovljen nadzor !



3 avril
J’ai vu le film  JAFFA – la mécanique de l’orange  de Eyal SIVAN. A voir absolument ! Et plusieurs fois !!!
Je pense à ma récente visite de cette ville dont les habitants ont été chassés, il n’en reste plus, les Israéliens en ont fait un lieu « chic » et très cher. 
Les grosses bâtisses construites par la « mafia russe », au dire des locaux. Il semble que tout y est, piscine, appartements luxueux et allez savoir quoi encore. Pour eux et entre eux. Inaccessible.Immoral!

Sur les ruines, restées après la destruction de la ville, les pastiches architecturaux sans caractère exhibent la richesse des nouveaux colons qui ont tous bien pris soin de blinder leurs portes par des grillages solides.





Insupportable : par chance j’ai pu entrer dans une maison en rénovation. Ancienne maison palestinienne. Les ouvriers palestiniens ont travaillé pour un richissime juif américain, aucun état d’âme ne leu est permis, sous peine de ne pas avoir du travail.
J’ai pu ainsi voir une partie de l’intérieur luxueux à (non)souhait ! Au-dessus d’une porte un vitrail avec l’étoile de David marque l’origine du colon.
Sur le mur, au dessus du lit, une très ancienne robe palestinienne, bien encadrée et sous verre. L’image m’a fait penser aux trophées que les chasseurs affichent pour s’enorgueillir devant les visiteurs. A côté de la chambre à coucher, une salle de bain en marbre, décorée des vieilles pierres récupérées dans la maison palestinienne.



L’entrée au théâtre
Petite place devant le théâtre

22 mars
A Bethléem – v Betlehemu – in Bethlehem
 


 
 
 
 

Théâtre national palestinien à Jérusalem: HAMLET
Un Hamlet très surprenant, adapté par Kamal El Basha, dramaturge de Jérusalem. Vous voyez bien les keffiehs blanc-rouges, l’esprit du père est tout le temps présent sur la scène qu’il domine par sa grande taille. Si vous êtes comme moi, connaissant le texte de Shakespeare mais ne comprenant pas l’arabe, je vous aide à comprendre un peu, pour que vous ne cherchiez pas le fameux monologue de Hamlet : il y a 9 acteurs pour ce rôle et 6 Ophélia. Et ne cherchez pas Rosenkrantz et Guildenstern non plus, il n’y en a pas dans cette pièce, réduite pour l’occasion à une heure et demi.
Si vous avez l’occasion d’aller à Jérusalem alors que la pièce est encore jouée je vous la recommande vivement !

Zelo presenetljiv Hamlet, ki ga je priredil Kamal El Basha, dramaturg iz Jeruzalema. Vidite rdeče-bele kefijehe, očetov duh v vsej svoji veličini ves čas dominira sceno. Če ste taki kot jaz in poznate Shakespearovo besedilo a ne razumete arabščine, vam bom malo pomagala, da ne boste brezupno iskali znani Hamletov monolog : devet igralcev igra to vlogo in Ofelij je šest. Ne iščite tudi Rosenkranca in Guildensterna, v tej predstavi, ki traja uro in pol, ju ni.
Če imate možnost iti v Jeruzalem, ko je ta igra še na sporedu, vam jo toplo priporočam!
 
 

Mahmoud Shoukair et Duša Zgonec saluent Reem Talhami après le spectacle où elle joue la mère de Hamlet
Mahmoud Shoukair in Duša Zgonec pozdravljata Reem Talhami po predstavi, kjer igra Hamletovo mati.
Mahmoud Shukair and Duša Zgonec greeting Reem Talhami after the play where she is Hamlet’s mother.

Check-point de Bejt Jallah
 

Triste image de Nazareth – žalostna slika Nazareta - sad image of Nazareth

La maison palestinienne à Yaffo, récupérée par les occupants juifs, la nostalgie d’un mur ?
Palestinska hiša v Yaffi, ki so si jo prilastili judovski okupatorji, nostalgija zidu?
A Palestinian house in Yaffo, taken by Jewish occupier, a wall nostalgia?





Hébron
Hébron
Hébron

Orphelinat de Bethléem

                             Table garnie de délicieux mezze où l'accompagnement d'arak s'impose.







Visite chez les Bédouins avec Jeremy

            J’avais rendez-vous avec Jeremy dans la vieille ville de Jérusalem. Nous ne nous connaissions pas autrement que par téléphone. Je savais tout juste que j’allais rencontrer « un rabbin qui s’occupe des Bédouins dans les environs de Jérusalem ». Cette seule information m’intriguait ! Ce pays réserve tant d’occasions, de situations extraordinaires ! Quelle ne fut pas ma surprise en rencontrant un grand homme d’une cinquantaine d’années, aux cheveux grisonnants longs et frisés, et sur lesquels était posée une petite kipa !
            Après les premières présentations j’ai toute suite exprimé mon étonnement qu’un « rabbin s’occupe des Bédouins ». 
- « Pourquoi pas ? »
- « Certes, pourquoi pas ! Mais nous sommes dans un pays où cela semble pour le moins rare. Comment en es-tu arrivé là ? »
- « Et bien, quand je suis arrivé avec mes parents en Israël j’étais adolescent. Un idéaliste sioniste, venu des Etats-Unis. J’ai fait les études à l’Université hébraïque de Jérusalem. La Torah, les lois juives, les préceptes. En les approfondissant, je me suis rendu compte que ce que les Juifs font aux Palestiniens n’était, n’est pas conforme à la loi juive.
Alors nous nous sommes trouvés, un groupe d’amis avec les mêmes convictions, pour voir comment agir en justice et en accord avec notre foi et nos préceptes.
C’est ainsi que, petit à petit, j’ai pris connaissance des problèmes particuliers des Bédouins. Et quand je peux, je les aide de diverses manières. »
            Ce beau discours dépassait largement toutes les idées que l’on puisse se faire. Comment est-ce possible, de manière très concrète ? Les rencontre-t-il ? Va-t-il chez eux ? Comment est-il accueilli ? Questions que j’ai tout même osé poser.
- « Tu veux voir ? Tu as le temps ? On y va ? »
            Je ne pouvais pas espérer mieux, bien sûr !
            C’est vraiment tout près de Jérusalem. En route il m’explique la stratégie de l’état d’Israël qui veut séparer les deux populations, en mettant en place des structures qui évitent les rencontres. Même par les routes que peuvent emprunter les uns et pas les autres.
- « Là, tu vois ? »
            Oui, je suis déjà passée plusieurs fois par ce poste de péage pour l’autoroute en construction.
- « Non, c’est prévu pour être un poste de frontière entre Israël et Palestine. » Et il continue :
- « Si tu ne sais pas comment trouver le village des Bédouins il faut juste suivre un camion poubelle. On leur a attribué la colline sur laquelle sont déversées les ordures de Jérusalem. »
            J’ai mis en doute mon anglais, sûre d’avoir mal compris ! Mais non, c’est bien sur la colline aux ordures que ces nomades ont été contraints de s’installer. Et en effet, nous avons doublé plusieurs camions poubelle.
            La route commence à entrer dans le village et Jeremy ôte discrètement sa kipa. Nous voilà dans le village. Enfin, j’ai du mal à donner un nom commun à ce que j’ai vu. Un lieu qui ne correspond à aucune de nos images mentales. Des habitations comme on peut les voir dans le désert, des couvertures rapiécées sur des piquets en bois, des logis sans que je sois capable de déterminer les matériaux de construction et aussi quelques belles maisons toute neuves, aux murs recouverts de marbre blanc, si typique de l’habitat palestinien.
            En face, une autre colline sur laquelle je soupçonnais une agglomération.
- « Tiens, ils ont goudronné la route ! J’aimerais bien savoir qui le leur a fait ! »
            Et déjà des enfants ont accouru vers la voiture, visiblement très connue dans le coin.
- « Jeremy, Jeremy… ! », voilà la réponse à l’une de mes questions.
            Il s’arrête et commence à parler avec eux en – arabe !! Voilà une question que je ne me suis même pas posée, tellement toutes les communications entre les juifs et les Palestiniens se passent soit en anglais soit en hébreu.
- « Ils ne savent pas qui leur a goudronné la route. Et ils disent que leurs pères se reposent, c’est le Ramadan. »
            Il propose que nous allions rendre visite à une famille. La voiture s’arrête devant une belle maison toute neuve, entourée d’une belle clôture en fer. Des enfants de tous âges nous accueillent et nous invitent à entrer. Tout est neuf et brillant et propre. Nous montons à l’étage, une belle jeune fille nous invite de nous asseoir. Jeremy me présente et pose des questions de coutume.
            On apprend encore que le père se repose, non seulement à cause du Ramadan mais aussi après la journée de travail. La jeune fille s’excuse de ne rien nous offrir mais c’est la période du jeûne. En partant, Jeremy promet de revenir pour parler avec le père.
            Nous continuons notre promenade et arrivons vers le sommet de cette colline. Faut-il insister sur l’odeur ambiante, accompagnée par le bruit des camions qui continuaient leur déversement non loin des maisons ?
            Nous nous arrêtons devant une barrière qui délimite l’enclos de l’école. Plutôt d’un ensemble de containers comme on peut les voir sur les bateaux de transport. Chaque gros container abrite une ou deux classes, une infirmerie très sommaire et les bureaux. Au-dessus des portes de certains containers est fièrement posée la plaque avec le nom de donateurs, représentants des pays étrangers. Difficile de rendre cet endroit joyeux et attirant. Et pourtant, les enfants y suivent les cours. Quand l’absence de salaire ne dissuade pas les enseignants surtout bénévoles.
            La vue sur la colline d’en face est encore plus dégagée.
            Nous redescendons par un chemin et passons devant une autre maison. Les enfants et deux jeunes filles nous invitent à entrer. Sur la fenêtre apparaît leur mère qui insiste sur l’invitation.
            Nous entrons dans une maison, visiblement pas encore finie. Dans la pièce centrale la télé marche à tue-tête, un programme en arabe, genre film de guerre. Là encore, pas d’homme. Je ne sais pas combien il y avait de jeunes, peut-être sept, huit, plus ? Et d’autres venaient et sortaient. Jeremy me présente et demande des nouvelles. Le suivi de la conversation est difficile pour moi mais l’échange est cordial, amical, bien plus que courtois.
            Une de ces belles filles vient pour nous proposer du café. En précisant qu’ils ne le partageraient pas avec nous, à cause du Ramadan.
            J’avoue que je me suis trouvée dans une situation nouvelle pour moi. Comment faire, l’accepter en ne pouvant pas partager avec eux ? Refuser et risquer de les offenser ? J’ai laissé Jeremy décider.
            Très vite on nous apporte deux tasses du délicieux café à la cardamome. Jeremy dit que c’était aussi son jour de jeune ! J’ai appris plus tard que c’était le troisième jour après le Rosh ha-Shanah. Moi, avec ma petite croix autour du cou, je n’avais aucune raison de jeûner et surtout de refuser le café offert avec tant d’étincelles dans les yeux de cette jeune fille avec laquelle nous essayions d’échanger quelques mots. Qu’importe si nous les comprenions, nos cœurs allaient au-delà des mots !
            Comment quitter un lieu pareil, comment se séparer de ces rencontres sans se poser bien plus de questions que nous pouvions en soupçonner ? Comment ne pas se demander quel est le statut de ces gens ? Comment vivent-ils dans ce lieu, après des générations et des générations de vie nomade, de pâtres ? Avec quels moyens certains peuvent-ils construire des maisons alors que d’autres semblent ne pas avoir abandonné leur mode de vie ?
            Au retour à Jérusalem nous n’avions pas eu le temps de parler de tout cela. J’ai appris au moins une chose, où travaillent les pères que nous n’avons pas vus.
- « Tu as vu l’agglomération sur l’autre colline ? C’est une nouvelle colonie juive. C’est là qu’ils travaillent. Et c’est de là qu’ils avaient été chassés pour libérer la place. Il y en a aussi qui travaillent sur la construction du mur, celui qui leur interdit d’aller librement à Jérusalem ou sur un autre territoire qu’ils parcouraient jadis en toute liberté. »
            Merci, Jeremy, de m’avoir permis de vivre ce à quoi nous invite la Charta Oecumenica (Strasbourg 2001), dans son 11e chapitre, « l’attitude d’estime » pour établir des « objectifs communs » !

Duša Zgonec
Annemasse, novembre 2006
 

École des enfants bédouins se trouve sur la décharge publique de Jérusalem

Village de Bédouins
Conférence de Rabbi Jeremy à Genève

Broderies faites par les femmes de Beit Sahour, district de Bethléem